Les équipes
de l'Accueil Louis & Zélie
Les écoutants de l'Accueil Louis & Zélie sont catholiques. Le service qu'ils proposent est gratuit, ouvert à tous, dans le respect des consciences de chacun.
Selon votre situation ils peuvent vous orienter vers une association ou un professionnel qui fait parti de notre réseau et en qui nous avons confiance.
Vous avez besoin de parler mais hésitez à pousser la porte d’un Accueil ? Vous êtes tenté(e) d’en monter un, mais auriez besoin de vous projeter dans l’après ? Rencontre avec des responsables qui se livrent à cœur ouvert sur leurs joies et leurs difficultés.
Sur le terrain : Vendée

Elisabeth, 55 ans, AESH en milieu scolaire, coordinatrice des Accueils de Vendée.
Vous êtes à la fois écoutante et responsable des différents accueils de Vendée. En quoi consiste votre rôle ?
A faire le lien entre nos 4 accueils de Vendée, disséminés dans un territoire très rural :
la Roche sur Yon, les Sables d’Olonne, Luçonet Montaigu. Je me mets à l’écoute de cette douzaine d’écoutants.
Que vous livrent-ils ?
Nous échangeons fraternellement, nous débriefons pour être sûrs de garder la bonne distance, de bien poser le cadre de l’Accueil. Comme responsable, je tâche de valoriser les bénévoles, de les remercier. On a beau dire qu’il faut se donner sans compter ni rien attendre en retour, il est humain d’avoir besoin d’être reconnu ! En France, beaucoup de gens œuvrent dans l’ombre et la discrétion, au service du bien commun : c’est beau et consolant.
Qu’est-ce qui vous motive ?
Le sens du service. Le temps est une denrée rare, le donner gratuitement, ça n’est pas rien dans une société tendue vers l’efficacité, la performance. S’arrêter de courir pour l’autre, c’est ce à quoi tout chrétien est appelé. Sans se prendre non plus pour des sauveurs. La charte de Louis et Zélie nous engage à prier pour ceux que nous écoutons : c’est un garde-fou contre la tentation de toute-puissance : c’est le Christ qui nous appelle là. Quelle chance de dépendre d’un boss pareil !
Qui s’adresse à vous ?
Le tout-venant ! Des gens seuls qui n’ont personne à qui se confier, des personnes vivant un chagrin d’amour, des veufs, des célibataires sans enfants, des couples mariés traversant des turbulences… Nous leur proposons une écoute fraternelle, en les accueillant dans leur globalité, et non seulement à travers un problème énoncé. L’idée est de les aider à avancer vers d’autres perspectives pour qu’ils repartent plus apaisés. Pas question de prendre la place d’un thérapeute ou autre : nous ambitionnons simplement d’être des radiateurs d’humanité pour qu’ils se sentent réchauffés.
Venez nous rencontrer en prenant RDV
Par mail : vendée@accueillouisetzelie.fr
Par téléphone : 07 48 13 61 99
Sur le terrain : Normandie
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Guylaine, 48 ans, manager dans une société d’assurance, de l’Accueil de Saint-Martin-de-Boscherville en Normandie (Seine-Maritime)
Après avoir été bénévole dans l’équipe, vous en êtes devenue la responsable en 2021. Qu’est-ce qui vous a motivée ?
En tant que chrétienne, je trouve normale d’être là pour son prochain. Dans mon village -que je n’ai presque jamais quitté-, j’ai toujours donné un coup de main à la paroisse. Notre enfant ayant grandi, mon temps disponible s’est accru : je me suis engagée sur plusieurs fronts (aumônerie, maraudes, association pour nos frères de la rue…)Après avoir été formée à l’écoute par le national, je me suis lancée dans les Accueils : j’aide simplement les gens à vider leurs sacs puis les renvoie si besoin vers des personnes ou organismes compétents.
Quel est le profil de votre équipe ?
Elle a vu le jour en 2021, sous l’impulsion du prêtre de la paroisse. Nous sommes 7 bénévoles de 45 à 75 ans environ, dont trois se relaient pour le téléphone : tous les deux mois, il change de main. Les personnes sont reçues dans un salon qui donne sur les jardins du presbytère. Les raisons de leur venue ? Des problèmes de couples, les séquelles de la COVID, la précarité, la solitude… Elles trouvent chez nous une écoute bienveillante et repartent le cœur plus léger d’avoir pu évacuer ce qui les minait. Malheureusement, nous avons rarement de leurs nouvelles par la suite.
Etes-vous satisfaite du fonctionnement de l’équipe ?
Pour être franche, j’aimerais accueillir davantage de personnes ! Nous savons qu’il y a des besoins, mais ne sommes pas assez sollicités. Nous sommes pourtant sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), avons fait de la publicité dans toutes les villes alentour (flyers, affiches, cartons d’invitation, article dans « 76 actu » https://actu.fr/76actu/), incitons les passants qui entrent dans notre belle abbatiale Saint-Georges à mettre si besoin leur numéro de téléphone dans un arbre à prières…Pourtant, malgré le dynamisme de l’équipe nationale, il arrive que nous ayons de grosses périodes creuses. Peut-être les paroisses alentour pourraient-elles davantage relayer le message ?
Pensez-vous que le fait d’être accueillis dans un lieu chrétien peut être un frein ?
Il n’est arrivé qu’une seule fois qu’une dame se montre suspicieuse par rapport à notre foi, affichée mais discrète. Tout le monde, croyant ou non, est pleinement accueilli. Il peut arriver que nous proposions à notre interlocuteur de prier : je me souviens d’une femme souffrant d’addiction au jeu qui avait donné son accord. Ce fut un moment magique…
Venez nous rencontrer en prenant RDV
Par mail : saintmartindeboscherville@accueillouisetzelie.fr
Par téléphone : 07 49 54 36 10
Sur le terrain : Dordogne

Anne-Sophie Leduc, septuagénaire, psychomotricienne à la retraite, de l’Accueil de Bergerac.
Vous êtes la responsable, mais aussi la fondatrice de l’Accueil de Bergerac. Quelle a été sa genèse ?
J’avais ça dans le cœur depuis longtemps. Après avoir été écoutante une quinzaine d’années à Mère de Miséricorde, puis « aumônier » en soins palliatifs à Jeanne Garnier , je me demandais comment incarner la parole que Dieu adresse à Caïn : « qu’as-tu fait de ton frère ? » (Genèse, IV).Nous avons alors passé un an avec mon mari au sanctuaire de Banneux, en Belgique , lieu d’apparitions de la Vierge en 1933. Elle s’y présente comme « la Vierge des Pauvres », venue « soulager la souffrance ». La voie était toute tracée !Une fois revenus en France, à Bergerac (Dordogne), nous avons décidé avec mon époux d’ouvrir un lieu d’accueil en lien avec la paroisse. À notre demande, des Jésuites sont venus donner une formation à l’écoute ouverte à tous les fidèles. Nous avons démarré à 7, dans l’enthousiasme, en mettant le paquet sur la communication.
C’est-à-dire ?
Nous avons fait du porte-à-porte, distribué des flyers (pharmacie, boulangerie, blanchisserie…), contacté la presse locale, fait des annonces au micro chaque dimanche dans notre paroisse, déposé des tracts dans les églises… Quand les gens vont mal, ils y entrent même sans être croyants, pour faire une halte, goûter au silence. C’est pourquoi tous les profils se présentent à nous : des non-ba ptisés, des personnes loin de l’Église, des personnes versées dans l’ésotérisme… L’accueil inconditionnel est notre ADN : quand on souffre, on a besoin de bienveillance, de se sentir en confiance.Au fil du temps, nous avons éprouvé le besoin de nous raccrocher à une structure : les Accueils Louis et Zélie se sont montrés très ouverts, en nous prenant tels que nous étions. Ce sentiment d’appartenir désormais à une grande famille nous a fait chaud au cœur.
À quoi ressemble votre équipe ?
Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 5, tous retraités et tous accompagnateurs d’Agape, retraites de relecture de vie sous le regard du Seigneur. Nous recevons ceux qui en ont besoin dans un local prêté par la paroisse, à l’entrée de Bergerac. Le téléphone passe de main en main, de sorte qu’il y ait toujours quelqu’un prêt à décrocher. Ensuite, nous discernons pour savoir qui est le mieux à même d’écouter en fonction de la situation. Il nous arrive de demander « souhaitez-vous être rappelé(e) par un homme ou une femme ? » Je suis par ailleurs attachée à l’instauration d’une vraie fraternité en équipe : en plus des formations continues, nous nous retrouvons tous les 15 jours autour d’une messe, de l’adoration, d’un partage d’Évangile et d’expérience. Seuls, nous ne sommes pas grand-chose. C’est la prière qui modèle notre cœur pour le rendre capable d’écouter en profondeur ; et l’esprit communautaire qui nous permet d’avancer, de nous remettre en cause, de nous enrichir des vécus des autres. Nous aimerions étoffer cette équipe et recruter des plus jeunes. Avis aux amateurs !
Êtes-vous suffisamment sollicités ?
La COVID a marqué un coup d’arrêt, mais l’élan qui anime l’association depuis quelques mois nous stimule. De toutes façons, les Accueils Louis et Zélie n’ont pas pour but de faire du chiffre : s’il n’y avait qu’une seule personne aidée, ça vaudrait le coup ! Mais nous n’en sommes pas là. Certaines de nos initiatives reçoivent un très bon accueil. Ainsi depuis 5 ans, nous proposons un 31 décembre pour des personnes seules : nous commençons par une messe suivie de l’adoration et d’un repas festif composé de ce que les uns ou les autres apportent. De 20 invités, nous sommes passés à une cinquantaine. Il y a des profils très variés, tant mieux ! Chacun reçoit de l’autre : il n’y a pas d’un côté les pauvres et de l’autre ceux qui les invitent. Nous sommes tous pauvres, appelés à nous réchauffer les uns les autres.
Une rencontre qui vous a marquée ?
Il y en a beaucoup ! Récemment, une quinquagénaire venue voir sa mère à Bergerac a vu notre flyer dans l’église et a demandée à être reçue immédiatement. Elle s’abîmait depuis des années dans une relation très étouffante avec un manipulateur et portait une grande souffrance. Je ne lui ai pas donné de solution, je l’ai simplement écoutée en reformulant ses dires, en la relançant, pour lui permettre d’avancer dans sa réflexion. Elle en est venue à poser elle-même la bonne question : « Il faut que j’ose me demander si je reste ou si je pars. »L’écoutant doit se tenir à sa place, sans trop s’impliquer émotionnellement, sans prendre possession de ce qu’il entend. Nous ne sommes que des passeurs, qui nous mettons pour un temps donné à disposition de la personne en difficulté.
Venez nous rencontrer en prenant RDV
Par mail : bergerac@accueillouisetzelie.fr
Par téléphone : 07 85 07 27 17